Memoriapolis

Vous aimez les city-builders ? Moi, c’est bof. Ce n'est pas que je n’aime pas du tout, au contraire même, je trouve toujours assez excitant ce moment où on voit les premiers petits personnages arriver, les bâtiments se construire, les premières charrettes. Et puis soudain, d’un coup, tout fout le camp. On me demande de créer des chaînes de distribution, de gérer des éléments de production, de prévoir, de planifier, d’anticiper. Et c’est généralement là que j’abandonne. Heureusement pour moi, il existe Memoriapolis.

Bon alors, c’est quoi Memoriapolis ? Basiquement, c’est un city-builder, oui, mais attention, il y a un twist : votre ville va passer par différents âges. Antiquité, moyen-âge, renaissance, siècle des lumières et ère industrielle. Chaque âge va durer un certain nombre de tours, et le passage entre chaque âge nécessite une certaine adaptation de votre population. En effet, certains bâtiments ne “fonctionnent” plus (pas de Sénat romain au moyen-âge par exemple). Chaque changement va donc demander un temps de stabilisation et donc une solide anticipation pour continuer à satisfaire les besoins de nos citoyens.

Une seule map, plusieurs endroits où fonder sa ville, cinq âges et une durée de vie plus que conséquente, le jeu est déjà tout à fait alléchant. Mais ce n’est pas tout ! Il est aussi organique ! Au lieu de tracer des routes perpendiculaires et tristes comme une avenue de New-York, le jeu vous laisse surtout placer des bâtiments principaux. Et ce sont autour de ces bâtiments que les quartiers vont se créer.

Cette spécificité n’a l’air de rien, mais c’est elle qui change tout. Parce que non seulement, vous n’avez pas votre mot à dire sur l’implantation de ces quartiers, mais vous ne pouvez pas non plus les raser (du moins pas tout de suite).

Ces quartiers peuvent causer votre chute puisqu’ils vont fermer les uns après les autres si vous n'atteignez pas certains objectifs demandés. Il s’agit de l’esplanade, sorte de comité de citoyens concernés qui jugeront régulièrement vos actes. Si elle est très permissive et peu punitive en facile, elle deviendra rapidement votre pire cauchemar en mode normal et surtout difficile.

De plus, votre ville va attirer des factions. Chaque faction apporte ses propres avantages, mais aussi ses propres contraintes et demandes. Au bout de quelques tours à peine, on se retrouve avec une petite ville cosmopolite où chacun tente de tirer la couverture à lui. La politique (et sa corruption) aura donc son rôle à jouer pour pacifier l’ensemble. Il y aura également régulièrement des événements de “monde”, sorte de péripéties extérieures à la ville proprement dite, un peu à la manière de Crusader Kings 3, où vos choix vous apportent plus ou moins d’avantages à court et long terme.

Ces choix dichotomiques se retrouvent dans la gestion des ruines. Chaque ruine, découverte fortuitement, vous demandera soit de la restaurer, soit de la démanteler. Si cette dernière option vous apporte immédiatement de précieuses ressources, la première vous “offre” un bâtiment que vous n’avez pas forcément débloqué et qui peut s’avérer précieux pour la suite.

Finalement, qu’est-ce qu’on en pense de ce Memoriapolis ? C’est tout simplement mon énorme coup de cœur de 2025 pour le moment (oui, on est fin mai). Fin dans son gameplay, ayant compris comment une ville se construit (et pour cause), cosmopolite, beau, à l’écoute des joueur⸱euses, et avec une équipe réactive. C’est un jeu d’une équipe réduite (et française) qui est vendu à un prix extrêmement raisonnable (un peu moins de 25 euros). Le créateur du jeu est un architecte de formation en plus d’être passionné de jeux vidéo, et ça se sent à chaque étape de cette petite merveille.

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