Underspace (Early Access)
Vous connaissez les crossover ? Vous savez ces mélanges un peu étranges où on fait se rencontrer des héros de deux séries différentes ? Très utilisé à la télévision, mais aussi dans les comics, le crossover permet de mélanger des publics qui ne se seraient pas forcément rencontrés.
Ainsi Batman va faire équipe avec Spiderman, les X-Men avec les Jeunes Titans, Le Caméléon va venir aider une profileuse le temps d'un épisode ou Dexter va se retrouver à devoir faire équipe avec Saul Goodman. Bref, on mélange les genres, parfois de façon totalement random, et on espère que ça fonctionne.
Underspace ressemble un peu à ça. Il s'agit d'un mélange, à priori étrange, entre un univers Lovecraftien et de la Science-fiction à base de vaisseaux qui font piou piou. Comment ? Vous entends-je hurler ! Comme dans Jason X où le tueur du vendredi 13 se retrouve dans un vaisseau spatial ? Et bien oui un peu, mais pas vraiment non plus.
Le pitch semble classique. Vous êtes dans la peau d'un type accusé à tort d'avoir fait n'importe quoi, et qui se retrouve vaguement à la rue. Comme le tout est emballé dans un univers de science-fiction, il va heureusement pouvoir compter sur un vaisseau prêté par un ami qui lui veut du bien pour pouvoir devenir un freelance et parcourir la galaxie, se refaire une réputation et du pognon, et restaurer probablement son honneur.
Sauf que dès sa première mission, notre héros se rend compte que quelque chose ne va pas du tout ! Serait-ce la présence de tentacules plus massives que des planètes ? C'est possible.
On va donc affronter des pirates de l'espace (ok), des cultistes de l'espace (heu... oui ?) et même des saloperies tentaculaires de l'espace (pardon ?). Le tout dans la joie et la bonne humeur. Ou plutôt devrais-je dire, dans le sang et dans les larmes. D'abord, parce que votre vaisseau, certes bien armé, est totalement insignifiant par rapport à ce qu'on doit affronter ; mais aussi parce que l'interface, à l'instar des ennemis, ne vous fait pas de cadeaux.
C'est du dog fight énervé ou on virevolte, on booste, on lock, on tire et on zigzag aussi vite que possible. Réactif, le jeu n'est pour le moment jouable qu'au clavier et à la souris, ce qui rend certaines manœuvres un peu aléatoires pour qui n'a pas l'habitude.
Car oui, il s'agit d'une Early Access. Et j'ai même envie de dire une Early EARLY access. Underspace, qui s'inspire clairement de Freelancer sur PS2, jusque dans ses graphismes et son interface, est très vert. Les objectifs sont parfois indiqués, parfois pas, mais sont quasiment tout le temps compliqués à suivre ; les placeholder vocaux, identifiés comme tels, rendent les dialogues un peu étranges ; l'absence de prise en charge de la manette ou du gamepad accentue encore la difficile prise en main ; la musique, en boucle, est un peu hors-sol vis à vis de l'action... Bref, il est difficile de conseiller ce jeu pour le moment.
Toutefois, il est prometteur. Qu'il s'agisse de son ambiance très "low tech" grâce à sa direction artistique qui hérite de la Playstation 2, de son mélange des genres, de ses créatures monstrueuses issues des abysses, de son open world ou de ses éléments de RPG, on a envie d'en savoir plus et d'explorer cette proposition originale.
Un titre à rajouter à sa wishlist histoire de le garder à œil.