Edge of Sanity
Aller en Alaska est probablement une excellente idée de voyage touristique pour peu qu’on aime le froid. Je ne supporte pas le froid. J’allais écrire, « c’est physique », et oui de fait ça l’est. Mais ce n'est pas le froid le pire. Le pire, c’est que ces lieux aux conditions de vie extrêmes tournent toujours mal. Surtout dans les jeux vidéo. Edge of Sanity ne déroge pas à la règle puisqu’on travaille pour un consortium pharmaceutique qui a choisi de s’implanter loin de toute civilisation. Qu’est-ce qui peut mal tourner ? Ben tout, littéralement tout.
Day of the Tentacle
Donc, nous voici dans la peau de l’un de ces chercheurs. Un gars solide, barbu et avec une grosse veste de bûcheron, autant dire qu’on est taillé pour l’aventure. Bon ok, on a des visions étranges. Et puis nos collègues nous racontent des trucs qui ne correspondent pas tout à fait à nos souvenirs, mais on ne va pas s’inquiéter pour si peu. On fait des rêves vraiment chelous également, avec des monstres plein de tentacules qui semblent nous en vouloir personnellement, m’enfin là encore, on ne va pas paniquer pour rien.
On aurait peut-être dû paniquer en fait. Surtout que maintenant tout est sans dessus-dessous, il y a des cadavres partout et je n’ai trouvé qu’un seul survivant, Frank, et il a la jambe pétée. Ah oui, il y a des monstres qui se baladent aussi. Du coup, on s’est barré pour faire un camp un peu plus loin. C’est plus une ZAD improvisée qu’un vrai camp, mais on va pas non plus être trop regardant vu la situation.
The Long Dark
Donc, nous voilà dans notre camp de clodo aka « La ZAD d’Alaska ». On a une tente rapiécée, une pauvre citerne percée, un établi branlant, une zone de stockage ridicule et un garde-manger pourri. On a aussi Frank qui sert à rien avec sa guibolle en vacances, et un feu de camp famélique. En plus, j’ai toujours mes visions abominafreuses.
Du coup, va falloir survivre, et pour survivre, il va falloir que je m’expédie tout seul pour aller piller les environs. Au passage, j’espère découvrir les raisons de tout ce bordel et dénicher de quoi retourner chez nous. Ou au moins d’appeler les secours. Bon ben, c’est parti pour l’exploration au milieu des créatures ignobles, des cadavres pas tous inertes, des sirènes d’alerte et des portes récalcitrantes.
Rise of the Tomb Raider
Globalement, le jeu va alterner entre plusieurs phases. La gestion du camp et de vos ressources. L’exploration de différentes zones à la recherche de ces fameuses ressources (du bois, à manger, des médicaments, la base quoi). La progression dans le scénario, à travers les textes que vous trouverez, les conversations que vous aurez ou les souvenirs qui viendront vous hanter.
Les zones d’exploration et le camp de base sont en scrolling horizontal, et on passe de l’un à l’autre grâce à une carte sur laquelle on choisit ses objectifs. On ira parfois récupérer des survivants, ce qui nous rendra plus résiliant puisqu’on pourra les envoyer en mission, mais ça demandera encore plus de ressources pour les maintenir en vie.
Le jeu est difficile, très difficile même en mode normal. Que ce soit la gestion des ressources, les combats ou l’infiltration, tout est compliqué et punitif à la moindre erreur. Par exemple, si vous mourez, vous réapparaissez au camp, mais sans les ressources que vous avez collectées, ni une partie de celles que vous aviez en partant. Vous pouvez ainsi vous retrouver très rapidement bloqué avec des survivants de plus en plus affamés et vous de plus en plus affaibli.
Cependant, le jeu mérite que vous vous acharniez. Parce qu’il est beau, avec cette petite vibe entre Darkest Dungeon et Salt and Sanctuary. Parce qu’il est prenant, le scénario ne se dévoilant que petit à petit. Parce qu’il est Cthulhien (bon d’accord sur ce point je ne suis pas objectif).
Je n’irai pas plus loin dans la présentation du jeu, car je ne veux surtout pas vous spoiler quoi que ce soit. C’est un jeu exigeant, très prenant et qui tourne magnifiquement bien sur nos machines de guerre et qui est même disponible sur Switch. Mon avis après quelques heures à tenter de survivre : un très chouette survival horror – craft qui, pour un peu que vous arriviez à gérer sa difficulté, vous tiendra en haleine de nombreuses heures.